Des armes, des chouettes, des brillantes,
Des qu’il faut nettoyer souvent pour le plaisir
Et qu’il faut caresser comme pour le plaisir
L’autre, celui qui fait rêver les communiantes
Des armes bleues comme la terre,
Des qu’il faut se garder au chaud au fond de l’âme,
Dans les yeux, dans le cœur, dans les bras d’une femme,
Qu’on garde au fond de soi comme on garde un mystère
Des armes au secret des jours,
Sous l’herbe, dans le ciel, et puis dans l’écriture,
Des qui vous font rêver très tard dans les lectures,
Et qui mettent la poésie dans les discours.
Des armes, des armes, des armes,
Et des poètes de service à la gâchette
Pour mettre le feu aux dernières cigarettes
Au bout d’un vers français brillant comme une larme.
Léo Ferré, in la revue La rue n°6 de 1969.
Écrire commentaire